Editorial de l ’AFOC - Janvier Février 2019

Les « gilets jaunes » auront réussi à remettre d’actualité la question du coût de la mobilité et plus généralement des moyens de vie. Avec acuité. Le problème n’est pas nouveau mais prend une dimension particulière cette fois-ci en confrontant des réalités ambivalentes : la fin d’un monde si l’on ne parvient pas à changer les comportements des consommateurs par la fiscalité écologique et la contrainte de manière générale ; la fin du mois quand les taxations augmentées impactent le pouvoir d’achat du plus grand nombre. A la première, son caractère relativement éloigné dans le temps ; à la seconde, son immédiateté ; au deux, leur caractère certain et préjudiciable. Que faut-il choisir ? le citoyen ou le consommateur.

Comme Janus, l’adhérent est l’un et l’autre et arbitre en fonction de son extraction, sa situation économique et sociale et sa sensibilité à l’air du temps et, le rôle de l’AFOC est de répondre à ses préoccupations légitimes protéiformes.

De ce point de vue, prégnant, la fiscalité écologique peut être un puissant catalyseur pour autant qu’elle soit : équitable et solidaire, en ce qui concerne la collecte ; affectée essentiellement à des politiques publiques environnementales, pour les dépenses ; compensée notamment pour les plus précaires. Il n’est en particulier pas acceptable que la préoccupation environnementale, pourtant légitime, serve de prétexte et d’alibi pour faire glisser la fiscalité des entreprises vers la fiscalité environnementale payée par les ménages, ni de faire de cette dernière une source de rendement budgétaire en lieu et place de l’impôt, lui progressif, ou d’accroître les inégalités (la part du revenu national allant aux 10 % des contribuables les plus aisés est passée de 34 % à 47 % depuis 1980, tandis qu’elle a augmenté de 33 % à 37 % en Europe).

Il y avait mieux pour l’environnement et les consommateurs que de faire de la fiscalité écologique un épouvantail. La détermination dans la poursuite d’une erreur n’a jamais fait une bonne politique. Les reports ou annulation récente de l’augmentation des taxes n’y changeront rien. L’approche doit être plus systémique.

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